Parmi ces fonctionnalités malveillantes, il y a celles qui rendent possible l'ingérence du développeur dans l'utilisation du logiciel. Cette page décrit comment divers programmes privateurs importunent ou harcèlent l'utilisateur, ou bien lui causent des ennuis. Cela ressemble à du sabotage, mais le mot « sabotage » est trop fort.

• Outlook est devenu « un service de collection de donnĂŠes et de distribution de pub ». Puisqu'il fait dĂŠsormais partie des services localisĂŠs dans le « nuage » de Microsoft et ne gère pas le chiffrement de bout en bout, cette entreprise a un accès complet aux courriels de l'utilisateur, Ă  son carnet d'adresses et Ă  son agenda. Microsoft peut aussi rĂŠcupĂŠrer les identifiants associĂŠs aux services tiers synchronisĂŠs avec Outlook. Cette mine de donnĂŠes personnelles permet Ă  Microsoft, ainsi qu'Ă  ses partenaires commerciaux, de noyer les utilisateurs sous un dĂŠluge de pubs ciblĂŠes et ĂŠventuellement d'entraĂŽner des « intelligences artificielles ». Pire, ces donnĂŠes sont Ă  la disposition de tout gouvernement qui pourrait forcer Microsoft Ă  les lui communiquer.

• Google impose Gemini, son gĂŠnĂŠrateur de conneries, Ă  de nombreux utilisateurs de Gmail sans leur demander leur avis, ni mĂŞme leur proposer un moyen de le dĂŠsactiver.

  Les responsables informatiques des entreprises dont les collaborateurs sont forcÊs d'utiliser Gmail peuvent faire dÊsactiver Gemini après des dÊmarches laborieuses suivies d'une attente interminable. C'est le pire des dark patterns.

• Dans sa configuration par dĂŠfaut, Windows 11 envoie dĂŠsormais les fichiers de l'utilisateur ainsi que des donnĂŠes personnelles dans le « nuage » de Microsoft sans en demander la permission. Cette pratique est prĂŠsentĂŠe comme une mĂŠthode de sauvegarde commode, mais si la capacitĂŠ de stockage allouĂŠe Ă  l'utilisateur est dĂŠpassĂŠe, ce dernier doit acheter de l'espace supplĂŠmentaire, ce qui augmente les bĂŠnĂŠfices de Microsoft.

  Mais ce petit profit n'est probablement pas la raison principale pour laquelle le stockage par défaut est maintenant « dans le nuage ». Voici un extrait du Contrat de Services Microsoft (article 2b) :

  Dans toute la mesure nĂŠcessaire pour vous fournir les Services, ou les fournir aux autres (ce qui peut comprendre la modification de la taille, de la forme ou du format de Votre Contenu afin de vous offrir un meilleur stockage ou affichage), vous protĂŠger et protĂŠger les Services, et amĂŠliorer les produits et services Microsoft, vous accordez Ă  Microsoft une licence de propriĂŠtĂŠ intellectuelle internationale Ă  titre gratuit pour utiliser Votre Contenu et, par exemple, le copier, le conserver, le transmettre, modifier son format, le diffuser via des outils de communications et l'afficher sur les Services.

  Nous soupçonnons fortement que les documents sauvegardés sont utilisés pour alimenter l'« IA » insatiable de Microsoft. De plus, ils sont très probablement analysés pour mieux profiler les utilisateurs afin de les submerger de pubs ciblées, au plus grand profit de Microsoft.

  Quant aux utilisateurs, ils sont à la merci de toute organisation qui exigerait communication de leurs donnÊes, sans oublier les pirates qui pourraient s'introduire dans les serveurs de Microsoft. Il leur faut s'Êchapper de cet environnement dÊlÊtère et installer un système libre et sensÊ.

• Microsoft a commencĂŠ Ă  montrer des pubs dans la partie « Nos recommandations » du menu DĂŠmarrer. Auparavant, cette partie contenait seulement les documents et images utilisĂŠs rĂŠcemment. Maintenant, elle contient aussi les icĂ´nes des applis que Microsoft souhaite promouvoir, dans l'espoir que l'utilisateur va cliquer sur l'une d'elles et acheter l'appli. Jusqu'Ă  prĂŠsent l'utilisateur peut dĂŠsactiver la pub, mais ceci ne la rend pas plus lĂŠgitime.

• Microsoft utilise une technique malveillante pour inciter les utilisateurs Ă  utiliser son navigateur web, Microsoft Edge, et son moteur de recherche, Bing. Quand les utilisateurs lancent le navigateur Google Chrome, Microsoft injecte dans un coin de l'ĂŠcran une pub leur conseillant de passer Ă  Bing. Il est aussi arrivĂŠ que Microsoft importe les donnĂŠes de navigation de Chrome dans Edge, Ă  l'insu de l'utilisateur insu et sans son consentement.

• Microsoft a harcelĂŠ les gens qui voulaient fermer le programme privateur OneDrive sur leurs ordinateurs, en les forçant Ă  donner la raison de cette fermeture. Ce dialogue a ĂŠtĂŠ supprimĂŠ sous la pression du public.

  Ceci nous rappelle que les utilisateurs en colère ont encore le pouvoir de forcer les développeurs de logiciel privateur à supprimer de petits désagréments. Mais ne comptez pas sur l'indignation publique pour leur faire supprimer des maliciels plus lucratifs. Fuyez le logiciel privateur !

• L'appli privatrice Push Service de Samsung envoie des notifications sur le tĂŠlĂŠphone de l'utilisateur concernant les mises Ă  jour d'applis Samsung, en particulier le Gaming Hub, mais il s'agit rarement de changement de version. Souvent, les notifications du Gaming Hub sont simplement des pubs pour des jeux qu'ils pensent susceptibles d'ĂŞtre installĂŠs par les utilisateurs, d'après les donnĂŠes collectĂŠes. Mais le plus important, c'est que ces notifications ne peuvent pas ĂŞtre dĂŠsactivĂŠes de manière permanente.

• Le groupe Chamberlain empĂŞche ses clients d'utiliser des logiciels tiers avec ses ouvre-portes de garage. C'est une attaque intentionnelle contre le logiciel libre. De plus, l'appli mobile privatrice associĂŠe aux ouvre-portes est infestĂŠe de pubs, y compris pour les autres services et gadgets de Chamberlain.

• Microsoft dĂŠsactive Internet Explorer Ă  distance et force les utilisateurs Ă  se reporter sur Microsoft Edge.

  Imposer un tel changement est de la malveillance, et le fait qu'un programme injuste est redirigĂŠ vers un autre programme injuste n'est pas une excuse.

• ObĂŠissant Ă  une injonction du gouvernement chinois, Apple a restreint l'usage d'AirDrop en Chine en limitant Ă  10 minutes la pĂŠriode durant laquelle les utilisateurs peuvent recevoir des fichiers de la part de personnes ne faisant pas partie de leurs contacts. Il est ainsi devenu presque impossible d'utiliser AirDrop dans le but prĂŠvu, qui est d'ĂŠchanger des fichiers entre iMonstres physiquement proches. Cela s'est produit lorsqu'il est devenu notoire que des dissidents utilisaient cette appli pour distribuer anonymement des tracts antigouvernementaux.

• Une mise Ă  jour de l'antivirus Norton 360 lui a ajoutĂŠ un mineur de cryptomonnaie sans la permission des utilisateurs. Le mineur n'est pas activĂŠ par dĂŠfaut, mais il n'y a aucun moyen de le dĂŠsinstaller complètement, ce qui en ĂŠnerve certains.

• Le client non libre de Facebook force ses utilisĂŠs Ă  regarder le fil d'actualitĂŠs. Un de ces utilisĂŠs avait dĂŠveloppĂŠ une extension de navigateur qui permettait facilement de ne plus suivre personne, ce qui vidait le fil d'actualitĂŠs. Beaucoup de gens utilisĂŠs par Facebook adoraient ça parce qu'ils considèrent le fil d'actualitĂŠ comme une nuisance que Facebook leur impose.

  Si le client de Facebook ĂŠtait libre, les utilisĂŠs pourraient probablement faire disparaĂŽtre le fil d'actualitĂŠ en modifiant le logiciel pour qu'il ne l'affiche pas.

• Microsoft rend de plus en plus difficile le remplacement des applis par dĂŠfaut de Windows et pousse Ă  l'utilisation de ses programmes privateurs. Nous pensons que la meilleure solution serait de remplacer Windows par un système d'exploitation libre, Ă  choisir de prĂŠfĂŠrence dans notre liste de distributions GNU/Linux complètement libres.

• Google a installĂŠ automatiquement une appli sur beaucoup de tĂŠlĂŠphones Android. L'appli n'est peut-ĂŞtre pas malveillante, mais le pouvoir que possède Google sur les tĂŠlĂŠphones Android (privateurs) est dangereux.

• Apple sape systĂŠmatiquement l'interopĂŠrabilité : au niveau du matĂŠriel, en utilisant des fiches, des bus et des rĂŠseaux non standards ; au niveau du logiciel, en restreignant les donnĂŠes de l'utilisateur Ă  une seule appli.

• Ford projette d'abreuver les conducteurs de pubs, avec la possibilitĂŠ pour le propriĂŠtaire de la voiture de payer un supplĂŠment pour arrĂŞter ça. Il est probable que le système fait aussi de la surveillance.

• L'appli WeddingWire sauvegarde les photos de mariage de l'utilisateur indĂŠfiniment et les communique Ă  d'autres sans lui donner le moindre contrĂ´le sur ses donnĂŠes personnelles. De plus, l'appli montre de temps en temps ces vieux souvenirs Ă  l'utilisateur, lĂ  aussi sans qu'il ait son mot Ă  dire.

• Microsoft est en train de supprimer le lecteur Flash des ordinateurs sous Windows 10 en utilisant une porte dĂŠrobĂŠe universelle de Windows.

  Le fait que Flash ait été désactivé par Adobe n'excuse pas cet abus de pouvoir. La nature du logiciel privateur, dont Windows fait partie, donne aux développeurs tout pouvoir pour imposer leurs décisions aux utilisateurs ; Le logiciel libre en revanche donne aux utilisateurs le pouvoir de décider par eux-mêmes.

• Microsoft force les utilisateurs de Windows Ă  installer les mises Ă  jour qu'elle leur envoie via une porte dĂŠrobĂŠe universelle. Ces mises Ă  jour peuvent avoir des effets nĂŠfastes, comme de restreindre certaines fonctionnalitĂŠs de l'ordinateur ou d'obliger des utilisateurs sans dĂŠfense Ă  faire ce que Microsoft leur dit de faire.

• Les vĂŠhicules Tesla ont une porte dĂŠrobĂŠe universelle. Le constructeur s'en est servi pour dĂŠsactiver l'autopilote sur des voitures achetĂŠes par des gens, afin qu'ils paient un supplĂŠment pour le rĂŠactiver.

  Ce type de malfonction ne peut exister qu'avec du logiciel privateur. Le logiciel libre est sous le contrĂ´le de ses utilisateurs, et ils ne se laisseraient pas traiter de la sorte.

• Le nouveau système anti-triche de Riot Games est malveillant ; sous Windows, il s'exĂŠcute au dĂŠmarrage, au niveau du noyau. C'est un logiciel non sĂŠcurisĂŠ qui augmente la surface d'attaque du système d'exploitation.

• Il y a un DRM dans les batteries de l'iPhone et le système d'exploitation privateur d'Apple dĂŠsactive certaines fonctionnalitĂŠs quand les batteries sont remplacĂŠes par des tiers.

• En 2019, Google a supprimĂŠ la possibilitĂŠ de dĂŠsactiver le geste « tirer pour recharger » (pull to refresh) dans Chrome pour Android. MalgrĂŠ des milliers de protestations de la part d'utilisateurs mĂŠcontents, Google n'a pas fait marche arrière depuis. Les dĂŠveloppeurs de logiciel privateur sont cĂŠlèbres pour leur manière de nĂŠgliger les demandes des utilisateurs en faveur de leur profit ou de la facilitĂŠ. Seul le logiciel libre donne aux utilisateurs la maĂŽtrise de leur informatique.

• Google est en train de modifier Chromium de telle sorte que les extensions ne puissent plus altĂŠrer ni bloquer ce que contient la page. Il est concevable que les utilisateurs annulent ce changement dans un fork de Chromium, mais il est certain que Chrome (non libre) le contiendra ĂŠgalement, et lĂ  les utilisateurs ne pourront pas l'annuler.

• Les tĂŠlĂŠphone Samsung sont livrĂŠs avec une version de l'appli Facebook qu'on ne peut pas supprimer. Facebook prĂŠtend qu'il s'agit d'une coquille vide, non fonctionnelle, mais on doit les croire sur parole et il y a toujours un risque que l'appli soit activĂŠe par une mise Ă  jour automatique.

  La prÊinstallation de pourriciels avec un système d'exploitation non libre est pratique courante, mais en rendant impossible la suppression du pourriciel, Facebook et Samsung (parmi d'autres) vont encore plus loin dans le piratage des appareils des utilisateurs.

• Une des versions de Windows 10 sermonne les utilisateurs s'ils essaient d'installer Firefox (ou Chrome).

• Un jeu vidĂŠo non libre accessible au moyen du client Steam non libre comprenait un « mineur », c'est-Ă -dire un exĂŠcutable qui pirate le processeur de l'ordinateur client pour gĂŠnĂŠrer une cryptomonnaie.

• Un cracker a exploitĂŠ une faille dans un logiciel non mis Ă  jour pour injecter un « mineur » dans les pages web servies aux visiteurs. Ce type de maliciel pirate le processeur de l'ordinateur pour gĂŠnĂŠrer une cryptomonnaie.

  (Notez que l'article se réfère au logiciel infecté sous le nom de « système de gestion de contenu ». Il aurait été plus correct de l'appeler « système de révision pour site web ».)

  Comme le mineur ĂŠtait un programme JavaScript, les visiteurs n'auraient pas ĂŠtĂŠ affectĂŠs s'ils avaient utilisĂŠ LibreJS. Il existe ĂŠgalement plusieurs extensions de navigateurs qui bloquent spĂŠcifiquement les mineurs JavaScript.

• Un des logiciels ĂŠducatifs de Pearson a expĂŠrimentĂŠ sur de vrais ĂŠtudiants en les traitant diffĂŠremment pour observer le rĂŠsultat.

• Microsoft projette de modifier Windows pour qu'il impose l'utilisation de son navigateur, Edge, dans certaines circonstances.

  La raison pour laquelle Microsoft peut imposer des choses aux utilisateurs est que Windows est privateur.

• Apprenez comment les jeux-gratuits-qui-rapportent-peu pratiquent la manipulation psychologique sur leurs « utilisĂŠs ».

  Ces comportements manipulateurs sont des fonctionnalitĂŠs malveillantes. Elles sont possibles parce que le jeu est privateur. S'il ĂŠtait libre, les gens pourraient publier une version non manipulatrice et s'en servir de prĂŠfĂŠrence Ă  la version d'origine.

• Windows affiche des publicitĂŠs intrusives pour les produits de Microsoft et de ses partenaires commerciaux.

  L'auteur de l'article part du principe que Microsoft a le droit de contrôler ce que fait Windows aux utilisateurs tant qu'elle ne va pas « trop loin ». Nous ne sommes pas d'accord.

• Un logiciel de mise Ă  jour pour Acrobat Reader modifie Chrome sans prĂŠvenir.

• Le service Microsoft Telemetry Compatibility rĂŠduit considĂŠrablement les performances des machines sous Windows 10 et ne peut pas ĂŞtre dĂŠsactivĂŠ facilement.

• Après avoir forcĂŠ le tĂŠlĂŠchargement de Windows 10 sur les ordinateurs exĂŠcutant Windows 7 ou 8, Microsoft a continuĂŠ Ă  afficher un panneau exhortant les utilisateurs Ă  faire la « mise Ă  niveau », mĂŞme lorsqu'ils avaient refusĂŠ de nombreuses fois, dans l'espoir qu'un jour ou l'autre ils oublieraient de dire non. Pour ce faire, Microsoft a utilisĂŠ des techniques classiques dans l'industrie du malware.

  Une analyse dÊtaillÊe du stratagème de Microsoft est disponible sur le site de l'Electronic Frontier Foundation.

• Microsoft a fait en sorte que les machines sous Microsoft appartenant Ă  des entreprises et gĂŠrĂŠes par les administrateurs système de ces dernières sermonnent les utilisateurs pour qu'ils se plaignent auprès des administrateurs système de ce que la « mise Ă  niveau » vers Windows 10 ne soit pas encore faite.

• Un pacemaker fonctionnant avec du code privateur a ĂŠtĂŠ mal configurĂŠ et aurait pu tuer la personne dans lequel il ĂŠtait implantĂŠ. Pour trouver ce qui n'allait pas et le faire rĂŠparer, cette personne a dĂť dĂŠcompiler le logiciel de l'appareil qui règle Ă  distance les paramètres du pacemaker (ce qui violait potentiellement les droits du fabricant selon la DMCA – loi amĂŠricaine sur le copyright). Si ce système avait fonctionnĂŠ avec du logiciel libre, il aurait pu ĂŞtre rĂŠparĂŠ beaucoup plus tĂ´t.

• Microsoft a cessĂŠ de gĂŠrer tous les futurs processeurs d'Intel dans Windows 7 et 8. Seul Windows 10, encore plus malfaisant, sera disponible pour ces machines. MĂŞme chose pour les processeurs d'AMD et de Qualcomm.

  Bien sÝr, Windows 7 et 8 sont moralement contestables eux aussi, puisqu'ils sont privateurs. Mais cet exemple d'exercice du pouvoir montre combien Microsoft en dÊtient.

  Les dĂŠveloppeurs de logiciel libre, eux aussi, cessent de maintenir les anciennes versions de leurs programmes, mais ce n'est pas injuste envers les utilisateurs, car ces derniers en ont le contrĂ´le. Si c'est suffisamment important pour vous, vous pouvez, avec d'autres utilisateurs, embaucher quelqu'un pour adapter l'ancienne version Ă  vos futures plateformes.

• Les logiciels non libres d'Adobe sont susceptibles d'arrĂŞter tous les autres travaux et de geler l'ordinateur pour faire une vĂŠrification de licence tous les 30 jours, Ă  une heure alĂŠatoire.

• Oracle a conclu avec Yahoo un accord par lequel le module Java non libre d'Oracle change la page de dĂŠmarrage de l'utilisateur et le navigateur par dĂŠfaut pour ceux de Yahoo, Ă  moins que l'utilisateur n'intervienne pour l'en empĂŞcher.