Le logiciel non libre (privateur) est très souvent malveillant (conçu pour maltraiter les utilisateurs). Il est contrĂ´lĂŠ par ses dĂŠveloppeurs, ce qui les met en position de pouvoir vis-Ă -vis des utilisateursâŻ; c'est l'injustice de base. Les dĂŠveloppeurs et les fabricants exercent souvent ce pouvoir au dĂŠtriment des utilisateurs qu'ils devraient servir.
Cela prend habituellement la forme de fonctionnalitĂŠs malveillantes.
Les prisons sont des systèmes d'exploitation malveillants conçus pour limiter le choix d'applications installables par l'utilisateur. Une image de l'iPrison illustre ce problème.
Ces systèmes servent de plateformes à la censure imposÊe par les entreprises qui en sont propriÊtaires. Vendre des produits conçus comme des plateformes servant à une sociÊtÊ pour imposer la censure devrait être interdit par la loi, mais ce n'est pas le cas.
Cette page recense quelques prisons, ainsi que les mÊthodes qu'elles utilisent pour censurer les applis, et donne des exemples d'applis qui ont ÊtÊ bloquÊes au moyen de ce système de censure.
Si vous avez connaissance d'un exemple qui devrait se trouver sur cette page mais n'y figure pas, n'hĂŠsitez pas Ă ĂŠcrire Ă <webmasters@gnu.org> pour nous en informer. Merci de fournir les URL d'une ou deux rĂŠfĂŠrences fiables et spĂŠcifiques pour l'ĂŠtayer.
Shortcuts, une appli pour l'ĂŠcriture de scripts fournie avec les appareils Apple ne vous donne pas la libertĂŠ complète de partager des scripts (ou ÂŤâŻraccourcisâŻÂť). L'exportation d'un script en tant que fichier nĂŠcessite un compte Apple et peut ĂŞtre soumise Ă la censure d'Apple.
Dans cette situation (ainsi que dans beaucoup d'autres), vous obtiendrez Ă la fois plus de commoditĂŠ et de libertĂŠ en abandonnant les iTrucs pour des appareils respectueux de la libertĂŠ. L'idĂŠe que vous devriez sacrifier la commoditĂŠ pour avoir la libertĂŠ est souvent fausse. Les prisons ne sont pas commodes.
Apple a rendu impossible le tĂŠlĂŠchargement de l'appli pour iPhone sur la tactique de vote favorable Ă Navalny en Russie.
C'est impossible parce que (1) l'iPhone refuse de tĂŠlĂŠcharger des applis qui ne viennent pas de chez Apple et (2) Apple a obĂŠi Ă une loi russe sur la censure. Le premier point sous la dĂŠpendance d'un logiciel privateur d'Apple.
Apple a l'intention d'exiger que toutes les applications pour MacOS reçoivent son approbation prÊalable.
Proposer un service de vÊrification en option serait lÊgitime et pourrait avoir son utilitÊ. En revanche, exiger des utilisateurs qu'ils reçoivent l'approbation d'Apple est de la tyrannie. Apple dit que cette vÊrification ne fera que rechercher les programmes malveillants (à l'exclusion de ceux qui font partie du système d'exploitation), mais Apple pourrait modifier cette pratique petit à petit, ou peut-être inclure parmi les programmes malveillants toute application qui ne plaÎt pas au gouvernement chinois.
Pour le logiciel libre, cela signifie que les utilisateurs devront obtenir l'approbation d'Apple après compilation. Cela Êquivaut à un système de surveillance de l'utilisation des programmes libres.
iOS, le système d'exploitation des iTrucs d'Apple, est une prison. C'est Apple qui la première a conçu des ordinateurs polyvalents intÊgrant la censure des programmes d'application.
Voici un article sur la signature du code que les iTrucs utilisent pour enfermer l'utilisateur.
Curieusement, Apple commence Ă permettre un passage limitĂŠ Ă travers le mur de la prison des iTrucsâŻ: les utilisateurs peuvent maintenant installer des applis compilĂŠes Ă partir du code source, Ă condition que ce dernier soit ĂŠcrit en Swift. Ils ne peuvent pas le faire librement, car ils sont obligĂŠs de s'identifier. Voici les dĂŠtails. C'est une lĂŠzarde dans le mur, mais elle n'est pas assez large pour que les iTrucs ne soient plus des prisons.
Le chien de garde russe des communications a dit Ă Google et Apple de supprimer l'appli de Navalny de leurs app stores.
Comme Apple contrĂ´le ce qu'un utilisateur peut installer, cela ĂŠquivaut Ă une censure absolue. Par contre, Android ne faisant pas cela, les utilisateurs peuvent installer des applis mĂŞme si Google ne les propose pas.
Apple met la pression sur toutes les applis commerciales pour iMonstres.
C'est le symptôme d'une très grande injustice, à savoir qu'Apple a le pouvoir de dÊcider quels logiciels peuvent être installÊs sur les iMontres. Autrement dit, que ce sont des prisons.
Apple a banni l'appli que les manifestants de Hong Kong utilisent pour communiquer.
ObĂŠir aux ÂŤâŻlois localesâŻÂť concernant ce que les gens peuvent faire avec le logiciel n'est pas une excuse pour censurer quels logiciels ils peuvent utiliser.
Apple censure le drapeau de Taiwan dans iOS pour le compte du gouvernement chinois. Quand les paramètres rÊgionaux sont rÊglÊs sur Hong Kong, ce drapeau n'est pas visible dans le widget de sÊlection des Êmojis, mais reste accessible. Quand la rÊgion est la Chine continentale, toutes les tentatives d'affichage donnent le symbole du caractère manquant, comme si ce drapeau n'avait jamais existÊ.
Ainsi, Apple utilise non seulement l'App Store, mais Êgalement le système d'exploitation des iTrucs comme instruments de censure.
Les utilisateurs pris dans la nasse d'un iMonstre sont des proies faciles pour d'autres attaquants, et la censure des applis empĂŞche d'autres sociĂŠtĂŠs de dĂŠcouvrir le mĂŠcanisme de ces attaques.
La censure des applis par Apple est fondamentalement injuste et serait inexcusable mĂŞme si elle n'entraĂŽnait pas, en plus, des menaces pour la sĂŠcuritĂŠ.
Cette sociĂŠtĂŠ censure ĂŠgalement des applis pour le gouvernement amĂŠricain. Plus prĂŠcisĂŠment, elle supprime les applis dĂŠveloppĂŠes par des Iraniens.
La source du problème est Apple. Si elle n'avait pas conçu les iMonstres pour lui permettre de censurer les applications, elle n'aurait pas eu le pouvoir d'empêcher les utilisateurs d'installer certains types d'applis.
Apple a supprimĂŠ plusieurs VPN de son app store chinois, utilisant ainsi sa propre capacitĂŠ de censure pour renforcer celle du gouvernement chinois.
Apple a utilisÊ son système de censure pour se conformer à une loi russe sur la surveillance, en bloquant la distribution de l'appli de LinkedIn en Russie.
C'est paradoxal car LinkedIn est lui-même un système de surveillance. Tout en soumettant ses utilisateurs à sa propre surveillance, il essaie de protÊger ses utilisateurs de la surveillance russe et devient par consÊquent objet de censure en Russie.
Toutefois, ce qui importe ici est qu'Apple a tort de censurer ses applis.
En Chine, Apple a utilisÊ son système de censure pour seconder le gouvernement en bloquant la distribution de l'appli du New York Times.
La censure d'Apple s'Êtend aux jeux. Elle en a banni certains de l'app store à cause des points de vue politiques qu'ils suggèrent. Toutefois certains points de vue semblent être considÊrÊs comme acceptables.
Apple a banni un programme de l'App Store parce que ses dĂŠveloppeurs avaient commis l'ĂŠnormitĂŠ de dĂŠsassembler certains iTrucs.
Depuis 2015, Apple interdit systĂŠmatiquement les applis qui cautionnent le droit Ă l'avortement ou pourraient aider les femmes Ă obtenir un avortement.
Cette orientation politique particulière affecte les autre services d'Apple.
Apple a interdit les applications pour iTrucs qui montrent le drapeau confĂŠdĂŠrĂŠ. Non seulement celles qui l'utilisent comme symbole de racisme, mais mĂŞme les jeux qui s'en servent pour reprĂŠsenter les unitĂŠs de l'armĂŠe confĂŠdĂŠrĂŠe participant aux combats de la guerre civile.
Cette rigiditĂŠ ridicule dĂŠmontre qu'Apple ne devrait pas avoir la permission de censurer les applis. MĂŞme si Apple effectuait cet acte de censure avec un peu de soin, elle pourrait ĂŞtre dans l'erreur. Que le racisme soit mauvais, que d'apprendre aux gens Ă attaquer avec des drones soit mauvais, ce n'est pas vraiment la question. Il ne faut pas qu'Apple ait le pouvoir d'imposer son point de vue sur ces questions, ou sur n'importe quelle autre.
Autres exemples de censure arbitraire et incohĂŠrente de la part d'Apple.
Apple s'est servie de son pouvoir de censure en 2014 pour bannir toutes les applis pour iTrucs utilisant les bitcoins pendant un certain temps. Elle a aussi banni un jeu dont le thème Êtait la culture de la marijuana tout en autorisant des jeux ayant pour thèmes d'autres crimes et dÊlits, comme de tuer des gens. Apple estime peut-être que l'assassinat est plus acceptable que la marijuana.
Apple a rejetĂŠ une appli qui affichait les localisations des assassinats commis par des drones amĂŠricains, en donnant diverses excuses. Chaque fois que les dĂŠveloppeurs corrigeaient un ÂŤâŻproblèmeâŻÂť, Apple en amenait un autre sur le tapis. Après le cinquième rejet, Apple a admis que l'appli ĂŠtait censurĂŠe Ă cause de son thème.
Windows 10âŻS ĂŠtait une prisonâŻ: Seuls les programmes du magasin de Windows pouvaient ĂŞtre installĂŠs et exĂŠcutĂŠs. Il ĂŠtait cependant possible de passer Ă Windows 10âŻPro. Le successeur de Windows 10 S est une configuration spĂŠciale de Windows 10 appelĂŠe mode S. Sa diffĂŠrence principale avec Windows 10 est qu'on peut facilement sortir du mode S.
Feu Windows 8 pour ÂŤâŻappareils mobilesâŻÂť ĂŠtait une prisonâŻ: il censurait le choix de l'utilisateur en matière de programmes d'application.
Aucun jeu ne peut s'exĂŠcuter sur une console Ă moins que le fabricant de la console ne l'ait autorisĂŠ. Nous n'avons hĂŠlas pas pu trouver d'article Ă citer en rĂŠfĂŠrence. Si vous en connaissez un, merci de nous en informer.
Nintendo a consacrÊ beaucoup d'efforts à empêcher les utilisateurs d'installer des logiciels tiers sur ses consoles Switch. Celles-ci sont maintenant des prisons à part entière.
Sony avait restreint l'accès au GPU de la PlayStation 3 pour que, si on installait un système d'exploitation GNU/Linux sur cette console, on ne puisse pas l'utiliser à pleine capacitÊ. Lorsque certains cassèrent cette restriction, Sony supprima la possibilitÊ d'installer un autre système d'exploitation. Des utilisateurs brisèrent cette nouvelle restriction, mais furent poursuivis en justice par Sony.
Pour installer et utiliser des systèmes d'exploitation et des programmes tiers sur la console Xbox, il a fallu briser les restrictions imposÊes par Microsoft.