La manipulation des utilisateurs est l'une de ces fonctionnalitÊs malveillantes. Voici des exemples de programmes qui sont conçus pour exploiter la psychologie humaine à cette fin.

Nous avons une page spÊciale pour les programmes addictifs, qui exploitent Êgalement la psychologie humaine, mais de manière beaucoup plus ÊlaborÊe et dangereuse.

• Google impose Gemini, son gĂŠnĂŠrateur de conneries, Ă  de nombreux utilisateurs de Gmail sans leur demander leur avis, ni mĂŞme leur proposer un moyen de le dĂŠsactiver.

  Les responsables informatiques des entreprises dont les collaborateurs sont forcÊs d'utiliser Gmail peuvent faire dÊsactiver Gemini après des dÊmarches laborieuses suivies d'une attente interminable. C'est le pire des dark patterns.

• Microsoft a commencĂŠ Ă  montrer des pubs dans la partie « Nos recommandations » du menu DĂŠmarrer. Auparavant, cette partie contenait seulement les documents et images utilisĂŠs rĂŠcemment. Maintenant, elle contient aussi les icĂ´nes des applis que Microsoft souhaite promouvoir, dans l'espoir que l'utilisateur va cliquer sur l'une d'elles et acheter l'appli. Jusqu'Ă  prĂŠsent l'utilisateur peut dĂŠsactiver la pub, mais ceci ne la rend pas plus lĂŠgitime.

• Mozilla rapporte que toutes les marques de voitures qu'ils ont ĂŠtudiĂŠes ont ĂŠchouĂŠ au test de respect de la vie privĂŠe. Certains constructeurs mentionnent explicitement qu'ils collectent des donnĂŠes comprenant « l'activitĂŠ sexuelle » et des « informations gĂŠnĂŠtiques ». Non seulement la collection de ce type de donnĂŠes constitue une violation monumentale de la vie privĂŠe, mais de plus ces sociĂŠtĂŠs prennent pour acquis le consentement du conducteur et des passagers avant qu'ils entrent dans la voiture. Tesla, notamment, prĂŠvient que la voiture risque d'ĂŞtre « inutilisable » si l'utilisateur refuse la collection de donnĂŠes.

• Tesla vend une extension logicielle que les conducteurs n'ont pas le droit d'utiliser.

  Cette pratique fait intervenir une porte dĂŠrobĂŠe, ce qui est en soi injuste. C'est de la manipulation que de demander aux utilisateurs d'acheter quelque chose des annĂŠes Ă  l'avance pour ĂŠviter d'avoir Ă  payer un prix encore plus ĂŠlevĂŠ plus tard.

• Apple qualifie diffĂŠrents fichiers et programmes tiers d'« endommagĂŠs », ce qui empĂŞche les utilisateurs de les ouvrir et implique que les logiciels provenant de sources tierces sont dangereux. Bien que ces restrictions puissent ĂŞtre contournĂŠes, elles violent la libertĂŠ des utilisateurs de faire ce qu'ils veulent sur leur ordinateur. La plupart du temps, le but de mises en garde comme celle-ci est de faire peur aux utilisateurs sans raison valable pour qu'ils s'en tiennent aux programmes privateurs d'Apple.

• « Along », une appli privatrice dĂŠveloppĂŠe par une sociĂŠtĂŠ contrĂ´lĂŠe par Zuckerberg, incite les ĂŠlèves Ă  rĂŠvĂŠler Ă  leur professeur des informations personnelles sur eux-mĂŞmes et leur famille. Les conversations sont enregistrĂŠes et les donnĂŠes collectĂŠes sont envoyĂŠes Ă  la sociĂŠtĂŠ, qui s'arroge le droit de les vendre. Voir ĂŠgalement l'article sur l'appli ĂŠducative malveillante Along.

• Honorlock est un rĂŠseau de sites-pièges qui donnent les rĂŠponses aux questions d'examen, mais c'est un moyen d'identifier les ĂŠtudiants qui les consultent (Ă  l'aide de JavaScript non libre) en vue de les sanctionner.

• Des publicitaires sont en train d'expĂŠrimenter une technique de manipulation mentale consistant Ă  altĂŠrer les rĂŞves pour promouvoir un produit. D'après eux, cette « incubation ciblĂŠe des rĂŞves » est censĂŠe provoquer chez le sujet des « rĂŞves de rĂŠactivation ».

• La sociĂŠtĂŠ Peloton, qui fabrique des tapis roulants, a rĂŠcemment verrouillĂŠ une fonction essentielle des tapis de ses clients par une mise Ă  jour logicielle. Elle demande maintenant un abonnement pour ce que les gens ont dĂŠjĂ  payĂŠ.

  Le logiciel du tapis roulant est privateur et inclut probablement des portes dérobées pour forcer les mises à jour. Cette histoire nous donne une leçon : si un produit communique avec des réseaux extérieurs, on peut s'attendre à ce qu'il acquière de nouvelles fonctionnalités malveillantes.

  Le fabricant dit qu'il ĂŠtait en train d'annuler ce changement, de sorte que les clients n'auront plus besoin d'un abonnement pour utiliser la fonctionnalitĂŠ verrouillĂŠe.

  C'est apparemment la colère du public qui a fait reculer la sociÊtÊ. Si nous voulons que cela devienne notre bouclier, nous devons faire monter la colère contre les maliciels (et contre le logiciel privateur, qui est leur point d'entrÊe) au point que même les sociÊtÊs les plus puissantes n'oseront plus la braver.

• Prodigy, un jeu mathĂŠmatique auxquels les ĂŠlèves jouent gratuitement Ă  l'ĂŠcole, les incite Ă  jouer Ă  la maison. LĂ , il les appâte pour qu'ils prennent l'abonnement premium avec de simples personnalisations cosmĂŠtiques qui, Ă  l'ĂŠcole, soulignent le fossĂŠ socioĂŠconomique entre ceux qui peuvent se les offrir et les autres.

  L'utilisation des ĂŠcoles comme vivier de clients est une stratĂŠgie courante chez les ĂŠditeurs de logiciels non libres.

• BMW essaie de verrouiller certaines fonctionnalitĂŠs de ses voitures et de forcer leurs propriĂŠtaires Ă  payer pour utiliser des parties de la voiture qu'ils ont dĂŠjĂ  achetĂŠes. Et ceci, au moyen d'une mise Ă  jour forcĂŠe du logiciel de la voiture par une porte dĂŠrobĂŠe radio-commandĂŠe.

• L'appli de fertilitĂŠ « Femm » sert secrètement d'instrument de propagande aux chrĂŠtiens natalistes. Elle propage la mĂŠfiance envers la contraception.

  De plus, elle espionne les utilisatrices, comme on peut s'y attendre de la part d'un programme non libre.

• Tiny Lab Productions, ainsi que des entreprises de pub en ligne contrĂ´lĂŠes par Google, Twitter et trois autres sociĂŠtĂŠs, sont sous le coup d'une plainte pour non-respect de la vie privĂŠe pour avoir communiquĂŠ les donnĂŠes personnelles d'utilisateurs de jeux mobiles Ă  des sociĂŠtĂŠs tierces, entre autres Ă  des fins publicitaires.

• Google piste les gens, mĂŞme s'ils inactivent l'historique de gĂŠolocalisation, au moyen de Google Maps, des mises Ă  jour mĂŠtĂŠo et des recherches sur le web. N'importe lequel de ces services peut servir au pistage si l'option Web and App Activity est activĂŠe (elle l'est par dĂŠfaut).

• Les Dark Patterns sont des interfaces web conçues pour piĂŠger les utilisateurs ou rendre certains rĂŠglages difficiles Ă  trouver.

  Cela permet à une société comme Apple de dire « Nous permettons aux utilisateurs d'inactiver ceci » tout en s'assurant que peu d'entre eux comprendront comment le faire.